L’ablette

Nom commun : ablette

Nom scientifique : Alburnus alburnus

Famille : cyprinidés

Ordre : cypriniformes

Classe : ostéichthyens

1

Comment la reconnaître ?

L’ablette est un poisson de petite taille qui a un corps élancé et étroit latéralement. La tête est moyennement petite, légèrement pointue. La bouche, qui s’ouvre vers le haut, est dotée de dents minuscules ; la mâchoire inférieure est légèrement proéminente par rapport à la supérieure. Les yeux sont grands. La nageoire dorsale est insérée à plus de la moitié du corps. La nageoire anale est encore plus en arrière. La caudale, assez dévellopée, est fortement échancrée. L’ablette ne dépasse guère une longueur de 10 à 12 cm, mais on en trouve des spécimens plus développés qui peuvent aller jusqu’à 18 cm. Le record ne dépasse pas de toute façon 20 cm.

 

Comportement

Les ablettes sont de petits poissons vifs qui mènent presque partout une vie grégaire, en bancs constitués d’une multitude d’individus. En fonction de la saison et de l’heure, ces bancs sont soit près de la surface, soit près du fond : en été, ils fréquentent les coins où le courant est plus vif et l’eau plus froide ; en hiver, ils préfèrent la profondeur des eaux abritées et moins froides. En tout état de cause, ils évitent les eaux tourbillonantes, sales et peu profondes. l’ablette a besoin d’avoir sous elle une certaine profondeur, dans laquelle elle cherche refuge en cas de danger.

 

Croissance

Quand, à trois ans, l’ablette atteint sa maturité sexuelle, elle commence à se reproduire. Le frai a lieu en bancs, à faible profondeur, lorsque l’eau fait environ 15°C. Chaque ablette femelle dépose, exclusivement de nuit, de 100 à 2000 oeufs qui, aussitôt fécondés par les mâles, s’agglutinent aux plantes et aux graviers. La période de frai s’étend de juin à août. L’ablette peut vivre jusqu’à 5 ou 6 ans.

 

Comment l’appelle-t-on en France ? 

Ses noms sont innombrables : abiette, able, ablioise, ambiette, aubiat, aublatte, auble, aubot, blanchet, blison, borde, coureur, dormelle, gobio, goge, harlipantui, laube, lauch, laugne, lorette, mirandelle, nablé, ocelle, ouli, ouelle, ravanenco, rondin et sofie.

Robe

Le corps de l’ablette est recouvert d’écailles minuscules presque transparentes, et peu adhérentes. Son dos tend vers le gris perle avec des reflets azur ou verts plus ou moins prononcés. Le long de ses flancs court une fine bande plus sombre au-dessus de laquelle le gris du dos devient plus clair. Durant la période de reproduction, les ablettes sexuellement matures prennent des couleurs vives, avec des nuances jaunes orangé. Les mâles, comme il est courant chez les cyprinidés, se couvrent d’excroissances épithéliales en forme de bouton.

 

Alimentation

Si les alevins se nourissent exclusivement de plancton, les adultes, sans l’abandonner, préfèrent les petits mollusques, les larves, les insectes ( en particulier des fourmis ailées), qu’ils capturent en les gobant, les substances végétales telles que les algues et divers détritus végétaux.

 

Pourquoi la pêcher ? 

La chair des ablettes, comme celle de presque tous les cyprinidés, à l’exception de celles du barbeau et de la carpe, n’est pas particulièrement appréciée. Certains, cependant, l’aiment en friture, avec des gardons et des rotengles. Beaucoup la pêchent pour une autre raison : l’utiliser comme vif. Les ablettes sont souvent utilisées vivantes pour pêcher la truite, le chevesne, le brochet et la perche. Mais l’ablette morte est aussi un excellent appât pour la lotte, l’anguille et le sandre.

 

Où vit-elle ? 

On trouve l’ablette partout en France. C’est un poisson très populaire surnommé par les pêcheurs « poisson d’argent ». Elle est présente partout où l’oxygénation de l’eau est suffisante et où la pollution n’est pas trop importante. C’est ce qui explique qu’on la rencontre surtout dans les eaux courantes comme dans les eaux claires et pures, à condition qu’elles ne soient pas trop froides.

Dans les eaux courantes : rivières grandes ou petites, canaux navigables ou d’irrigation, ruissaux ; on la rencontre près des herbiers en pleine rivière, auprès des touffes isolées d’herbes emérgentes, des protections et des murs couverts de mousses, dans les courants qui se forment à la sortie d’un cours secondaire, dans le cours principal ; elle est présente aussi à l’abris des obstacles qui freinent le courant, dans les zones d’eau profonde et plus calme que l’on trouve près des cascades ; dans l’amorti plus lent des courants vifs ; dans les lacs, dans les trous et les bras morts ; dans les lacs où les bancs sont les plus denses ; en surface, à mi-eau, ou tout près du fond, près des berges au printemps si l’eau est en crue, ou un peu plus au large en plein été si l’eau est basse.

 

Comment la pêcher ? 

A la mouche 

La pêche à la mouche de l’ablette se fait essentiellement à la mouche sèche. Et c’est un excellent entraînement pour les moucheurs à la truite quand la saison de pêche de celle-ci est finie. Les meilleures mouches sont les imitations de fourmis ailées montées sur hameçon n°16 à 20. Le bout de queue-de-rat doit être sur 10 ou 12/100. La mouche doit être posée sur les microgobages de l’ablette et le ferrage doit être immédiat car elle recrache très vite.

 

A la canne à coup

Utilisez une canne télescopique en carbone de 4 à 6 m de long, avec un corps de ligne en 12/100 et un bas de ligne en 10/100 (en eaux « chargées » à courant lent), en 8/100 (en eaux closes) 6/100 (en eaux limpides), un petit flotteur fuselé, équilibré par une plombée légère et répartie et un hameçon n°18 ou 20,22. La touche est très fine ; le flotteur oscille, plonge rapidement ou se couche sur la surface.

 

Comment amorcer ? 

Dans le commerce, on vend de nombreux produits déjà prêts à amorcer pour l’ablette, soit en surface, soit à fond ou à mi-eau. On peut aussi en préparer en faisant tremper du pain rassis ou de la chapelure dans du lait. L’amorce à fond doit être alourdie avec du sable ou de la terre argileuse. Il faut créer un nuage blanchâtre qui se dissout lentement. On en jette en petite quantité de temps en temps, avec des asticots.

 

Les appâts naturels et artificiels

L’asticot est l’appât principal pour l’ablette. On utilise aussi le lombric ou, mieux, des morceaux de celui-ci, les vers de « fouillis » et les vers de vase, les larves de moustiques. Parmis les artificiels, il y a les minuscules mouches pour la queue-de-rat et le scoubidou.

 

Des mesures indispensables

L’ablette est souvent considérée comme difficile à prendre. Il est nécessaire avant tout de situer l’exacte profondeur à laquelle elle se trouve, puis de la séduire en la retenant avec de l’amorce. Les matériels sont de toute façon simples et légers : soit une canne au coup, soit une canne avec moulinet.

Laisser un commentaire